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Franco Dragone : Une vie pour créer

Il souhaitait bâtir de nouveaux imaginaires et ré-enchanter le monde.
Il l’a fait. 

Franco Dragone n’a jamais cessé d’appréhender la force et la beauté des images, à la seule condition qu’elles soient toujours porteuses de sens. Une manière bien à lui de questionner le réel, avec autant de rigueur que d’humour. Instigateur d’amples créations, il n’en était pas moins soucieux du moindre détail, qu’il s’agisse de la précision d’un geste, de la forme d’un costume ou de la structure d’un accessoire. Franco Dragone était un homme d’avenir, échafaudant sans cesse de nouveaux projets, toujours en quête de la prochaine évolution technologique susceptible d’être mise au service de son imagination, afin qu’elle s’efface au profit de la magie d’un émerveillement partagé. 

La création a été le moteur de toute sa vie et il aimait passionnément la vie… C’était un homme de rencontres et d’échanges, un prodigieux conteur dont chacune des fables avait pour origine ce qu’il considérait comme un « obscur pressentiment », une intuition qu’il partageait avec son équipe afin d’ouvrir la voie à la gestation des idées… Entre récit et cérémonie, ses œuvres portaient toutes un peu de nous et beaucoup de lui. Il élaborait peu à peu un dialogue du corps et de l’esprit dont il était à la fois le narrateur et le témoin, tramant avec virtuosité une fresque vivante, entre fulgurance et folie, jeu et surprise, jusqu’à l’éblouissement. 

Coloriste virtuose, Franco Dragone a bâti une œuvre en perpétuelle évolution, construite comme un livre sans fin dont chacune des créations se déploie en chapitre pour questionner et explorer les tourments et les joies de l’âme humaine. De Nouvelle Expérience, conçu comme une allégorie de L’Enfer de Dante à Quidam, spectacle tagué de la confrontation brutale entre le parfum du lilas respiré un matin de printemps dans le Vieux Port de Montréal et le fatalisme désenchanté d’un pêcheur qui venait de ramener le premier noyé de la saison dans ses filets. Loin, très loin d’un impossible angélisme, la force de tous ses spectacles est toute entière lovée là, entre amour et colère, intensité et fragilité, ombres et lumière. 

S’il ne fallait garder qu’une seule image extraite de l’un de ses spectacles, la mémoire s’attacherait peut-être au vertige de La Chapelle Sixtine du Rêve, réincarnation de la Terribilità de Michel Ange, magnifiant les corps en tension et avivant par une verticalité absolue la sensation d’un gouffre inversé, au point de reculer instinctivement au fond de son fauteuil… 

Sa bibliothèque était riche d’une multitude d’ouvrages dont le point commun était la diversité, mais une section retenait néanmoins l’attention : de très nombreux livres d’art traçaient d’un mur à l’autre une étrange ligne de vie, toute entière contenue dans ces pages remplies de tableaux. Cette complicité naturelle et spontanée avec la peinture sous toutes ses formes n’avait rien de surprenant : Franco Dragone n’a sans doute rien fait d’autre que de peindre, sans relâche et avec passion, une immense toile dont chacun des traits, chacune des touches, était l’expression vive d’une créativité insatiable, pour rendre, à tout le moins et pour le plus grand nombre, le monde plus beau. 

 

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